la boucle de Thakhek : petit road trip de 2 jours à scooter

Arrivée à  Thakhek : 2h du matin

Partis de Pakse à 21 heures par un bus de nuit, c’est encore endormis que nous arrivons à 2 heures du matin à la station de bus de Thakhek qui se trouve à 3 kilomètres du centre-ville. Un tuk tuk nous dépose d’abord dans une première auberge, mais pas de chance « we are full » puis dans un hostel, où nous élirons domicile pour la nuit.

La promenade des vaches dans le centre de Thakhet

Recherche désespérément… un scooter

Thakek est le point de départ d’une boucle à scooter (ou à moto) en bordure de montagne. Et pour faire une boucle à scooter… il faut un scooter !! Et à Thakek, il n’y a que 3 loueurs de scooters. Et aujourd’hui, toutes les scooters sont déjà loués. Une des locations refuse de prendre notre réservation afin que nous puissions avoir la certitude de partir le lendemain. Un autre nous conseille de repasser toutes les heures à partir de 17 heures.

La ville n’est pas très grande. Après nous être baladé le long des quais, nous commençons vite à tourner en rond. Forcément, nous passerons le reste de l’après midi assis à une terrasse à siroter des bières Lao jusqu’au coucher du soleil.

Coucher de soleil à Thakhek

Le soir, des dizaines de petits stands s’installent sur la place face au Mékong : nous craquerons pour des brochettes de poulet à la citronnelle, du porc caramel et du poulet croustillant, le tout pour moins de 2$ !

Nous retournerons voir les loueurs 4 fois dans la soirée, sans aucun succès.

Le lendemain matin, réveil à 6 heures pour refaire le tour des loueurs de scooters. Tous nous disent de repasser à 8 heures. À 8 heures, ils nous disent que c’est trop tard et que tous leurs deux roues sont loués.

Une journée d'attente à Thakhek

C’est reparti pour une journée d’attente à Thakhek. Nous réservons deux chambres au Travel Lodge, là où l’une des locations de scooter est installée pour être «sûrs» d’avoir des deux roues dans la journée. Nous recherchons ensuite un endroit pour manger, et c’est au détour d’une rue que nous tombons sur le «Bleu café», un restaurant à l’allure chic et design qui propose une cuisine typique mais moderne. Un fried rice au saumon, une salade au thon (frais!) et une «pizza bread» plus tard (non, c’est pas la même personne qui a mangé tout ça enfin !!), nous voilà de retour à la guesthouse pour négocier nos peut être futurs bolides.

Et, sur les coups de 18 heures, le Saint Graal arrive … 3 semi – automatiques presque flambants neufs (bon, en fait pas neuf du tout mais nous sommes tellement contents de les voir arriver qu’on s’en fiche royalement).

Itinéraire

8 février : départ pour la boucle, direction les caves

Nous voilà partis sur les coups de 10 heures (on pensait partir à 9 heures mais il a fallut changer la roue d’un scooter, ce qui a prit beaucoup plus de temps que prévu) en direction de l’Éléphant cave, à seulement une vingtaine de kilomètres de là.

L’éléphant cave

Tickets pris, nous ne savons pas vraiment si ça vaudra le coup. Nous montons les quelques marches qui nous séparent de la Cave, s’attendant à avoir une jolie vue sur les environs. C’est clairement la déception. Rien d’exceptionnel si ce n’est trois statues et un bouddha.


Vu la multitude de caves qui se trouve sur notre itinéraire, nous comprenons qu’il va falloir faire une sélection.

Infos pratique : 5000 kips pour l’entrée de l’Eléphant cave, soit la moitié d’une bière Lao 640 mL … je vous laisse réfléchir.

Xieng Liap Cave

On continue ensuite vers la Xieng Liap Cave, mais arrivés devant ce que notre carte nous dit en être l’entrée … surprise, il n’y a rien. Rien, à part l’entrée d’une petite forêt et des rochers. Nous croisons un groupe de Français à pied qui nous dit ne pas avoir trouvé la Cave. Alors que nous nous apprêtons à rebrousser chemin, Chiara est prise d’un éclair de génie : elle a lu quelque part qu’il faut longer la forêt sur la droite et escalader les rochers qui se dressent devant nous.

Cool, c’est parti pour un peu d’escalade ! Et derrière les rochers … encore des rochers. Nous sommes partis pour une petite demie heure à crapahuter jusqu’à un petit coin de paradis.

Après une bonne baignade, nous explorons ce qui nous semble d’abord être un camping. En fait, il s’agit de la Green Climbers Home, un repère de grimpeurs à l’ambiance super détendue, qui propose des hébergements en bungalows ou en tentes et qui sert une cuisine délicieuse. Nous ne repartirons pas sans un Pad Thai et des tempuras de légumes dans l’estomac.

Après un arrêt au Lake pour nous rafraîchir à nouveau, nous prenons la direction de Nakai. Nous nous enfonçons dans la montagne. Les paysages sont magnifiques, le soleil se couche et nous voila arrivés juste avant la nuit.

Les springs water

Le lendemain, nous roulons de bon matin jusqu’à la Sabaidee Guesthouse, réputée pour ses viennoiseries faites maison. Sauf qu’à notre arrivée, à 9 heures du matin, il n’y en a déjà plus. Bon, ben ce sera omelette ou noodle soup.

De l’autre côté du jardin, derrière le portail, des petites filles nous font signe. Nous les rejoignons avec des barres au chocolat que nous avions achetées la veille. Toutes contentes d’avoir un goûter, elles s’en vont et reviennent en nous posant des petites fleurs au coin de l’oreille.

Elles entament une petite danse tellement mignonne qu’elles nous font exploser de rire.

Nous reprenons la route en direction des Springs Water, à 90km de là. Le paysage est à couper le souffle. Sur des kilomètres nous traversons le Nam Gnouang Reservoir où des arbres de toutes les tailles poussent dans une eau souvent trouble, parfois bleue. Au loin, nous apercevons déjà les montagnes.

Nous traversons un pont, puis deux, puis trois. Nous nous arrêtons pour immortaliser cette nature incroyable. Un homme en uniforme s’approche et entame la discussion. Il n’est pas de la police mais travaille pour une section proche des douanes. En fait, il traque les trafiquants de singes qui prolifèrent (a priori nombreux) dans cette région du Laos. Il nous dit aussi que les touristes sont nombreux à s’arrêter sur ce pont, alors il vient souvent à leur rencontre pour discuter avec eux et améliorer son anglais.

Une pause s’impose lorsque nous traversons la petite ville de Lak Sao. Nous y découvrons une street food si délicieuse qu’elle nous fait regretter d’avoir petit déjeuner un peu plus tôt.

Nous faisons le plein de rouleaux de printemps et repartons pour 40km.

Les paysages changent du tout au tout. La montagne est toujours là, mais elle surplombe cette fois d’immenses champs brûlés par le soleil. Parfois, de grands arbres verts sortent d’on ne sait où, l’herbe devient moins sèche et des cultures apparaissent.

Encore quelques kilomètres et nous voilà devant le point d’entrée des «Cool springs». A priori, nous arrivons pile à l’heure de l’apéro puisque les quelques hommes chargés de la billetterie nous proposent de partager leur repas. Nous refusons gentiment puisqu’on a déjà le ventre plein. Puis tous nous tendent un verre rempli d’une substance translucide mais à l’odeur très prononcée. De l’alcool de riz. Nous en avalons une gorgée chacun, et je sens le liquide glisser doucement dans ma trachée. C’est fort, très fort, très très fort même.

Après les avoir remerciés pour leur hospitalité, nous découvrons l’eau incroyablement bleue des Cool Springs.

Sur les coups de 16 heures, nous prenons la direction de la ville de Nahin, où nous passerons la nuit à la Sanhak Guesthouse. Nous y retrouverons Max, un Australien rencontré quelques jours plus tôt lors de notre tour à moto dans le plateau des Bolovens.

Ultra coup de coeur : le lendemain matin, avant de reprendre la route, un petit tour au marché de Nahin nous permet de faire le plein de merveilleux beignets au sucre, préparés sous nos yeux, vendus 1000 kip l’unité (l’équivalent de 15cts d’euros).

Les délicieux beignets du marché de Nahin

10 février : Kong Lor cave et une nuit au village

Nous remontons sur nos bécanes et, un plein d’essence plus tard, nous voici sur la route qui mène à Kong Lor. Au fur et à mesure de notre avancée sur cette route sans aucun virage, nous nous sentons dans un endroit à part, privilégié.

Autour de nous, les montagnes s’élèvent de plus en plus hautes, formant une immense chaîne qui nous entoure à 360°C. Peu importe le côté vers lequel nos têtes se tournent, la montagne est là, belle et imposante.

Nous traversons plusieurs petits hameaux jusqu’à arriver à l’entrée du parc de Konglor que nous traversons et qui mène vers une magnifique plage où attendent plusieurs pirogues.

Nos pirogues nous attendent..

Nous montons dans la nôtre et pénétrons dans la cave. Plongés dans l’obscurité et à l’aide de lampes frontales, nous observons en silence les roches blanches à moitié immergées.

Au bout d’une grosse heure de «navigation» à travers un décor hors du temps, nous regagnons la terre ferme et profitons de la plage pour une sieste au soleil.

Le temps de regagner le centre du village et de trouver un endroit où dormir et nous voila partis explorer les alentours, à pied cette fois.

Après un délicieux repas dans l’un des seuls restaurants du village, nous allons nous coucher de bonne heure et de bonne humeur.

Les nuits sont fraîches au coeur des montagnes et, au réveil, l’envie d’une douche bien chaude se fait sentir. Mais faut pas rêver, le village n’est relié à l’électricité que de 18 heures à 6 heures du matin, autrement dit aux seules heures où le soleil prend congé de ses responsabilités … Du coup, une bonne douche froide, rien de tel pour réveiller nos neurones encore endormis.

11 février, retour à Thakhek : un cassage de rétro et une panne d’essence

Une longue route nous attend aujourd’hui puisque nous avons 230 km à parcourir. Alors, « en selle Marcel » : nous reprenons la route Kong Lor-Nahin en sens inverse. Nous nous arrêtons au passage faire le plein de deliciiiiiieux beignets (pour ceux qui n’auraient pas suivi, c’est juste au dessus !! ) et nous traçons direction Thakek.

Au dernier moment, et après 4 heures à rouler sur la route nationale qui ne présente pas grand intérêt, nous nous décidons à faire un crochet en direction du « Khoung Keng Leng Blue Lagoon » à 20km de là. Et c’était la pire idée qui soit : la route pour y accéder n’est tout simplement pas une route mais un chemin de sable très fin, très pentu et très glissant. Une chute et un cassage de rétroviseur plus tard, nous arrivons au Blue Lagoon.

Blue Lagoon

Et la … heu … oui, l’eau est bien bleue mais l’endroit est tout petit, pas très beau et il est impossible de se baigner

Et la … heu … oui, l’eau est bien bleue mais l’endroit est tout petit, pas très beau et il est impossible de se baigner.

Un groupe de locaux est installé là autour d’un barbecue et nous propose des bières. Des bières. Des bières. Et des Heineken. Des Heineken. Des Heineken ! (Non je voudrais être sûre que vous ayez bien compris). Il ne nous en fallait pas moins pour nous réconforter, d’autant que nous n’avons rien avalé depuis 8 heures du matin, et qu’il est déjà 15 heures.

Nous repartons ensuite sans trop tarder pour éviter de faire le bout de route qui nous reste dans la nuit. Avec la plus grande précaution, nous prenons le chemin inverse, sans casse cette fois. Sauf que, une fois arrivés sur la petite parcelle goudronnée qui nous ramène à la nationale : panne d’essence. Genre la panne qui prévient pas parce que l’indicateur ne fonctionne pas et indique toujours la moitié du plein. L’avantage, c’est que nous sommes 5 : 3 scooters, l’un tombe en panne, l’autre va à la station essence remplir une bouteille de gasoil pour le premier, pendant que le troisième file au garage réparer son rétroviseur cassé.

Nous arriverons finalement à Thakek à 17h30 pétantes, un peu fatigués, poussiéreux mais heureux (ouloulou, ça rime !)