L’île de Catba dans la baie d’Halong

Trois heures de route séparent la bruyante Hanoï de la mystérieuse Baie d’Halong. Après un premier bus, un bateau jusqu’à l’île de Catba et un second bus jusqu’à l’extrémité sud de l’île, j’arrive au Catba Central Hostel : un lit ultra douillet et un p’tit déj super-marvelous-fantastico pour 5$. Je pose mon sac à dos et rencontre Chris, un allemand qui vient de vendre sa moto après avoir parcouru le Vietnam du sud au nord.

Le fort du Canon et le Parc National de Catba

Comme nous avons les mêmes plans pour l’après midi, nous louons un scooter et partons à quelques kilomètres seulement, au Fort du Canon, une ancienne forteresse construite par les japonais pendant la seconde guerre mondiale qui servira ensuite aux vietnamiens pendant la guerre du Vietnam. Bon, de la forteresse, il ne reste pas grand chose, mais c’est quand même un jolie point de vue perché à 200 mètres au dessus de l’eau.

Arrivés tout en haut sans avoir à descendre du scooter, on découvre enfin ce qu’est la baie d’Halong : des dizaines d’îles posées comme d’énormes rochers sur une mer qui semble endormie.

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Parce qu’on voudrait voir tout ca d’un peu plus haut, on se met en route vers le parc national de Catba.
Un itinéraire balisé sur 2 kilomètres permet d’atteindre le sommet Dinh Kim Gial, à un peu plus d’une heure de marche dans la magnifique réserve naturelle du parc. Bon, même si le chemin est balisé, on se perdra quelques fois, c’est dire si notre sens de l’orientation est aiguisé …

Tout la haut sur la montagne, le panorama est exceptionnel, et même si le temps est couvert, la ligne d’horizon devant nous semble interminable.

Croisière sur la baie d’Halong en mode « touriste »

A ma plus grande déception (bon, c’est pas vraiment ma plus grande déception, je veux bien faire un petit effort), je n’ai pas trouvé d’autres solution pour visiter la baie d’Halong que réserver un tour organisé d’une journée.

Après un petit déjeuné royal et à volonté ou le temps à été le seul facteur m’empêchant de me resservir une quatrième fois (j’ai jamais dit que ça faisait maigrir de voyager …), on embarque à 9 heures sur un gros bateau en bois.

A peine sorti du port du CatBa, nous passons devant un village pas comme les autres : un petit restaurant, une épicerie, des maisons de pêcheurs, un chien qui court partout, une dame qui trie ses poissons, … jusque là très normal, au seul détail prêt : tout ce petit monde repose sur d’énormes flotteurs, au beau milieu de l’eau.
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Ambiance lunaire sur la baie d’Halong

Nous continuons à nous enfoncer dans la baie d’Halong, avec ce brouillard qui ne se lève pas. Toutes ces îles que l’on voyait hier de si haut sont maintenant toutes proches, de toutes les tailles et de toutes les formes. Sur certaines, de minuscules plages de sable blanc. On a par moment l’impression d’être sur la lune.

Nous nous arrêtons sur un petit ponton aménagé au milieu de la baie et, deux par deux, nous grimpons dans un kayak et partons explorer les quelques caves alentours.
On pagaie, on pagaie, passons au milieux des roches où le fond est parfois pas profond du tout.

Et puis là, on tombe nez à nez avec un bon gros bateau de gens venu festoyer sur la baie. Des jeunes en maillot (malgré les 15°C ambiant et l’absence de soleil, chacun son truc hein) se tremoussent sur de l’electro vietnamienne qui serai sûrement capable de réveiller un sourd endormi. Bouteilles de bières à la main, on les voit sauter dans l’eau fraîche, grimper dans des kayaks, et se diriger en masse vers les grottes. Chacun son truc !

Nous, on remonte sur notre bateau prendre le repas du midi : du riz (original hein ?), des nems, du tofu, des légumes et un énorme poisson entier qui paraît délicieux mais qui ne l’est en fait pas tant que ça.

Monkey Island, un cirque que l’on peut éviter…

L’après midi se poursuit en navigant en direction de la Monkey Island, réputée, comme son nom l’indique, pour les nombreux singes qui vivent sur l’île.

Une jolie plage, des montagnes qui dominent en arrière plan, ça aurait pu être parfait.

Oui mais non, parce qu’en fait, les singes, c’est l’attraction. Une dizaine de singes positionnés sur la plage, sur un mur ou dans un arbre, attendant sagement que la horde de touriste achète, auprès d’une petite boutique stipulant très clairement «pour nourrir les singes» : des chips, barres au chocolat et canettes de bières.

Il  s’ensuit un défilé de gavage de ces petites bestioles et des dizaines de clics claquent sur les gâchettes des appareils photos, immortalisant les trépidantes aventures d’un singe buveur de bière et d’un autre avalant un snickers, tous se réjouissant de leurs photos-souvenir de vacances mais très peu du bien être animal. Étrange quand même.

Comme je n’éprouve aucun besoin de participer à ce petit manège, je préfère partir crapahuter dans la montagne afin d’observer la vue sur la baie. Je me dirige avec mes acolytes en direction d’un petit panneau indiquant le chemin vers la montagne. C’était sans compter l’incroyable file d’attente, la vraie, comme au supermarché. Pourquoi ? Parce que tous les bateaux parti ce matin du port de Catba suivent plus ou moins le même itinéraire et se retrouvent en fin de journée sur cette fameuse Monkey Island.

Et sur toutes ces personnes venues comme moi découvrir la baie d’Halong, un grand nombre d’entre eux ont eu la bonne idée de se saper comme pour un mariage, genre un vrai mariage, pas un mariage de plaisantin : robe du dimanche et escarpins vernis. Les hommes, eux, c’est plutôt meeting politique d’En Marche : à savoir costard cravate et mocassins vernis. Et ils sont comme ça une dizaine (asiatique, je ne vous le cache pas), appareil Canon autour du coup où perche à selfies dans la main (aaah, elles me manquaient celles-ci ! ) a tenter d’atteindre le sommet déjà difficile d’accès avec des bonnes chaussures.

Outre ce groupe d’hommes d’affaires endimanché, nous sommes plus d’une centaine arrivés sur cette île et répartis entre les singes et la montagne. Alors forcément, il y a du monde au portillon. Au bout d’une demie-heure de tentative pour seulement 200 mètres d’ascension, je perds patience et fais demi-tour. Bon, j’aurais quand même réussi à voir un petit bout de l’île vue d’en haut …

De retour sur le bateau, on file tout droit en direction du port et montons dans le minivan qui nous ramène à l’hôtel.

Vient le moment tant attendu de réserver un billet retour pour rentrer à Hanoi. Étonnamment, deux prix sont proposé :

  • l’un pour un trajet «rapide» de 3 heures à 300 000 dongs,
  • l’autre pour un trajet «lent» à 200 000.

Forcément, je choisi le moins cher. Et bien figurez vous (enfin vous êtes pas obliger de vous figurer mais j’aime plutôt bien cette expression) que j’ai très bien fait, puisque cette distinction «rapide» et «lent» est en fait un coup marketing de toutes les agences de l’île puisqu’il n’existe en fait un seul trajet de trois heures. Je me suis donc retrouvé dans le même speed-boat puis dans le même bus que deux monsieurs français très sympathique mais un peu énervé de s’être fait entubé et d’avoir payé 100 000 dongs de plus pour avoir choisi une option fantôme (l’un d’entre eux arrivé un mois plus tôt, n’a toujours pas pu récupérer son sac à dos que la compagnie aérienne avec laquelle il a voyagé – compagnie que je ne citerai pas, bien qu’elle soit française et quelle commence par «Air». – a perdu).