Déposés par un tuk tuk proche du centre de Luang Prabang, nous commençons à prospecter auprès d’un bon nombre d’auberges de jeunesse pour trouver une chambre disponible : beaucoup sont complètes, d’autres hors de prix et le reste ne donne pas vraiment envie.
Après une heure de recherche sous le soleil de treize heures, nos sacs de douze kilos sur le dos, nous nous arrêtons à la Khonesavanh Guesthouse. Le prix est raisonnable et l’ambiance est sympa.
Quelques minutes plus tard, nous voilà longeant le Mékong à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Un peu au hasard, nous choisissons un petit restaurant au bord de l’eau et, une fois notre appétit satisfait, nous remontons la rue menant en plein centre de la ville.
Nous nous retrouvons directement au cœur d’un marché d’où se dégagent des odeurs de coriandre, de menthe et de noix de coco. Ici, des rouleaux de printemps tout frais, là un poulet au gingembre qui mijote dans une poêle … nous regrettons presque d’avoir mangé dans un restaurant comme il y en a tant d’autres alors que nous aurions pu picorer au marché. C’est le jeu, ma pauvre Lucette !
Un petit tour dans cette ville du Laos et nous l’adorons déjà : de la street food, des temples à l’impressionnante architecture, … quelque chose fait que l’on se sent bien à Luang Prabang.
Quand le soleil se couche, nous nous régalons de brochettes de poulet caramel, de tofu préparé minute, de nouilles toutes chaudes et de rouleaux de printemps à la sauce cacahuète à tomber par terre !
Que faire la nuit à Luang Prabang ?
L’Utopia, le bar incontournable de Luang Prabang, est situé en bordure du Mékong et offre une vue plutôt pas piquée des hannetons (désolé, ça m’est venu tout seul). L’ambiance est détendue, le son est parfait mais les prix ne sont pas donnés et il ferme ses portes à 23 heures (au Laos, c’est rarement la grosse bamboula).
Du coup, après un ou deux ou trois ou six verres, nous montons dans un tuktuk pour aller faire une partie de bowling. Sauf que l’histoire est la même pour tout le monde : tu penses à chaque fois que tu ne feras qu’une partie mais après le premier strike (ou si t’es frustré de ne pas en avoir fait), tu veux recommencer une fois encore et ceci entraînant cela, tu vas te coucher à 3 heures du matin.
Les waterfalls : un trésor réputé à Luang Prabang !
Après avoir avalé un sandwich poulet-avocat (si bon qu’on en aurait bien avalé un deuxième) sur le marché, on se met en route vers les cascades de Tad Sae.
Au bord d’une rivière bordée par des collines, des pirogues attendent sur l’eau pendant que leurs propriétaires attendent à l’ombre les prochains clients.
5 minutes à peine après avoir posé le pied sur notre petite embarcation, nous voilà arrivés au point d’entrée de la cascade. Surprise : il faut encore payer. «Encore» parce qu’on a d’abord sorti notre porte monnaie à une première entrée, puis pour le bateau et voilà qu’on nous demande encore quelques euros.
Tat Sae Waterfalls : la magie des cascades sans eau !
L’ironie, c’est que la personne qui nous regarde avec insistance en nous tendant le billet d’entrée à 15 000 kips nous avertit, un sourire gêné au coin des lèvres, qu‘il n’y a pas d’eau dans les cascades. Pas d’eau dans les cascades, donc pas de cascades … intéressant ! Comme nous n’avons encore jamais vu de cascades sans eau, nous lui tendons un billet de 10 000kips, qu’il accepte, et nous nous dirigeons vers les plus trop cascades. Il est censé y en avoir 4, il n’y en a plus qu’une demie.
C’est la saison sèche au Laos et d’énormes tuyaux couleur bleu ciel sont disposés un peu partout reliant le haut de la cascade jusqu’en bas, afin que l’eau puisse s’écouler plus facilement et alimenter autant que possible le bas de la cascade.
Enfin, ça permet surtout de pouvoir continuer à faire payer l’entrée, puisqu’une petite cascade se profile là où l’eau s’écoule.
Mais en attendant, on se promène sur les parcelles de terres asséchées par l’eau qui devraient normalement circuler naturellement sur ces dizaines de kilomètres carrés. Mais c’est bien connu, c’est toujours les intérêts économiques générés par l’industrie du tourisme qui l’emportent sur ceux fondamentaux de la nature…
Après cette petite (enfin pas si petite) déception, on continue notre route jusqu’aux cascades Kuang Si Falls, les plus fréquentées de la région.
Cascades de Kuang Si Falls : la foire à la saucisse…
C’est tout un village qui s’est organisé à l’entrée des cascades de Kuang Si Falls : des dizaines de restaurants se font concurrence, suivis de très près par des stands de barbecues fumants et des boutiques de pantalons à imprimés éléphants. C’est un peu la foire à la saucisse.
Un fois à l’intérieur du site, ce qui est d’abord impressionnant, c’est le nombre de personnes qui se prennent en photo devant chaque point d’eau. Ils passent de longues minutes à chercher la bonne pause, le profil qui les mettra le plus en valeur. Au début, c’est amusant, après, ça devient un peu lassant.
Toujours est-il que plus nous avançons, moins il y a de monde, donc plus c’est agréable.
Arrivés au pied de la dernière, la plus impressionnante, nous décidons de continuer et d’emprunter un chemin qui monte à pic, mais vraiment à pic, limite mur d’escalade.
20 minutes plus tard, on a atteint le sommet. La vue est imprenable, la nature est belle, comme libérée de la main de l’homme et de ses trop nombreuses photos qui la rendaient presque banale quelques minutes plus tôt.
On peut s’arrêter, respirer, admirer les arbres et leurs racines qui s’étendent sur l’eau, écouter le ruissellement de celles-ci contre les pierres froides.
Nous redescendrons par un autre chemin, tout aussi abrupt, qui nous fera passer par un escalier à moitié immergé, au-dessus des chutes d’eau.
De retour en ville, nous en profiterons encore pour nous promener dans les temples et arpenter la rue animée du marché de nuit.
Un pont pas comme les autres et après… la plage
Comme il fait toujours très chaud à Luang Prabang, et comme dès le premier jour, nous avions remarqué des enfants se baignant dans la rivière, nous décidons de nous jeter à l’eau. Sauf que pour accéder à la petite plage de sable pas fin, il nous faut traverser un pont qui coûte 5 000kip (soit un peu plus de 0,50cts chacun).
Et pourquoi payer pour traverser un pont d’à peine 100 mètres de long ?
Et bien parce que c’est la saison sèche, tu te rappelles ? Et pendant la saison des pluies, le niveau d’eau de la rivière monte tellement que le pont ne résiste pas au fort courant qui se crée. Du coup, une entreprise est chargée de retirer le pont en saison des pluies et de le replacer en saison sèche.
Après avoir traversé cet intelligent pont amovible, nous étendons nos serviettes et lézardons un bon moment. Ensuite, nous faisons comme les enfants que nous avions vus dans l’eau et entrons par l’endroit où le courant est le plus fort puis nous nous laissons porter jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus (soit à peu près là où sont placées nos serviettes …).
Nous retournons ensuite manger une dernière fois au marché avant de quitter la ville le lendemain matin.