Arrivée à 15h dans une ville qui respire la sérénité
Après deux jours de treks dans la jungle de Luangnamtha, nous décidons de faire une halte à Oudomxay, à 4 heures de route en direction de Luang Prabang. Comme tous les autres villages du nord du Laos, le développement du tourisme y est plus lent, ce qui fait de ces destinations des lieux plus «authentique».
Nous arrivons à Oudomxay dans l’après-midi, un peu après 15 heures, et partons, sac sur le dos, à la recherche d’une auberge.
Un tour dans cette petite ville et on aime déjà se sentir loin des autres, un peu comme un retour à la maison, pas forcément parce qu’on s’y sent comme chez soi mais grâce au calme et à la «normalitude» de la ville par rapport à l’effervescence de nos précédentes destinations : Ici, pas de bars branchés, de tubing ou de jungle party, pas de perches à selfies ni de pantalons aux motifs éléphants.
Oudomxay est juste une petite ville où la vie suit son cours : quelques restaurants proposant une cuisine locale, un marché couvert, des garages bondés de motos à réparer et de magasins de pièces détachées, des coiffeurs, bref, une ville quoi.
C’est la partie que je préfère le plus : arriver à un endroit, le découvrir, capter les odeurs, les couleurs, la vie, ce qui s’y passe. Et ici, à Oudomxay, c’est plutôt calme. C’est agréable de se promener dans les rues où de jolies petites maisons sont alignées, un peu à la manière d’une banlieue chic mais sans chichis, des barbecues qui fument derrière les portails des maisons, des odeurs de poulet grillé, des rires, des télés en marche où défilent des programmes style «qui veut gagner des millions».
Nous profitons de ce moment de répit dans notre voyage pour aller se faire masser au Sauna de la Croix Rouge. Après une heure de massage au baume du tigre, nous en ressortons tout chaud, détendus, reposés et un petit nuage nous porte jusqu’à notre chambre d’hôtel.
En chemin, nous repérons un restaurant, le Kanyas , où nous irons manger quelques heures plus tard. N’ayant pour une fois, pas très faim, je commande une soupe au lait de coco, sauf que surprise … la petite cuisinière qui ne parle pas anglais m’apporte un litre et demi de soupe, avec une louche pour la manger.
Balade à scooter d’Oudomxay à Muang La
Bon traîner en ville, c’est bien, mais explorer les campagnes, c’est encore mieux ! Du coup, nous louons des scooters et je me décide (enfin !) à être mon propre chauffeur. En avant marche direction Muang La, à une vingtaine de kilomètres de là pour se détendre dans les «Hot Springs».
Les paysages que nous traversons sont, comme toujours au Laos, éblouissants : entre montagnes et campagnes, nature et verdure, on voit défiler des buffles, des chèvres, des fleurs, des rivières et des rizières.
Moi, sur mon petit scooter que j’apprends à maîtriser (c’est facile en fait), je me sens libre, libre de m’arrêter quand l’envie m’en prends, d’accélérer ou de ralentir. J’aime bien le scooter, mais ça fait plus de bruit qu’un vélo, ça pue et ça pollue mais vu les côtes qui se dressent devant moi, je me dit que mes petits mollets n’auraient jamais tenu le choc du pédalage en montagne.
1 petite heure plus tard, nous voilà arrivés dans le mignon petit village de Muang La. Nous cherchions les Hots Springs, que l’on nous avait décris comme « source d’eau chaude à 50 degrés aux eaux curatives pour la peau ».
Sauf que voilà, parfois la réalité n’est pas forcément conforme à ce qu’on lit dans les livres. Un bassin d’environ 2 mètres sur 5, une eau verte et stagnante à 50°C certes, mais verte et stagnante quand même.
Pas grave : la rivière qui borde ce jacuzzi à l’abandon est magnifique, l’eau est tiède, les montagnes nous regardent, et j’ai bien besoin d’un petit bain, moi.
Nous aurions pu rester la journée ici, sans rien faire, juste à profiter du cadre hors du commun qui nous entoure. Mais il y a aussi un temple à Muang La, et comme ça fait au moins trois jours qu’on en a pas vu (et c’est long trois jours sans voir de temple en Asie !), on se dit qu’on va quand même y faire un tour.
En route vers des cascades inconnues
Nous rentrons à Oudomxai, sirotons un milkshake délicieux au fruit du dragon et, mon scooter et moi, nous dirigeons vers des cascades décrites sur aucunes cartes, mais dont j’ai appris l’existence en farfouillant sur le net. La seule indication géographique que je détiens est qu’elles se trouvent à 11 kilomètres en direction de Luang Prabang.
J’emprunte donc la route départementale qui grimpe encore dans la montagne et compte 1…2…3…5…9…10… (pas de bornes pour indiquer le kilométrage, alors on fait avec les moyens du bord). Au 11ème kilomètre et des poussières, un petit panneau bleu avec un W peint en blanc semble vouloir m’indiquer que je suis arrivée a destination. Je laisse mon scooter et avance en direction de l’insigne.
Bingo ! Des petites plateformes de bois sont installés un peu partout (il semblerait que ce soit un haut lieu de picnic les week-ends) et tout au fond, une cascade coule sans s’arrêter.
Une demie-heure passée à écouter le bruit de l’eau tomber sur les rochers et je m’en vais retrouver ma bécane, qui, fidèle au poste, n’a pas bougé et m’attends sagement sur le bord de la route.
Nous retournerons dîner au même restaurant qui nous servira à nouveau d’énormes portions délicieuses.
C’était notre dernière étape au Laos, nous retournerons à Luang Prabang le lendemain pour prendre l’avion direction Hanoï au Vietnam.