Battambang à vélo : des sourires inoubliables

De Koh Kong à Battambang par bus en 16h

Parties à 8 heures du matin de Koh Kong, notre bus pour Battambang nous posera à 13h30 à Phnom Penh. Comme il n’existe pas encore de route reliant Koh Kong et Battambang, nous devons changer de bus une fois arrivées dans la capitale.

Le temps d’avaler un burger (oui, nos estomacs d’occidentaux-adeptes-ou-pas-des-fast-food ont pris le dessus) et nous voilà remontées dans un bus jusqu’à la gare de Phnom Penh, encore une heure d’attente et le bus menant à Battambang arrive enfin.

Sur les coups de 16h, nous partons donc pour un trajet annoncé de 6 heures. C’était sans compter les deux pannes successives liées à un problème de moteur qui nous feront arriver devant les portes de notre auberge, la BTB hostel à minuit et demi.

Infos pratiques : plusieurs agences proposaient le trajet Koh Kong – Phnom Penh – Battambang à 22$. Nous avons finalement payé la moitié du tarif (soit 11$) en passant par une agence locale et non touristique. En prime, la diffusion d’un super karaoké et d’une série télévisée style «les feux de l’amour» version cambodgienne, le son suffisamment fort pour ne pas que tu t’endormes les 14 heures durant. N’hésitez plus, une expérience inoubliable. (Notez là la subtile pointe de sarcasme)

Les campagnes de Battambang à vélo

Le lendemain matin, nous décidons d’aller explorer les campagnes de Battambang à vélo. Le patron de l’auberge nous déconseille de partir en deux roues non motorisées car les distances sont trop longues. Que neni, nous partons avec nos bicyclettes fraîchement louées jusqu’au temple Wat Banan situé à 21km.
Pour nous y rendre, il suffit de suivre la petite route goudronnée qui traverse les campagnes, et au bord de laquelle les petits commerçants sont présents mais peu nombreux.

Sur notre vélo, le temps semble s’arrêter. En chemin, absolument toutes les personnes que nous croisons (femmes, hommes et enfants) nous gratifient d’un sourire et d’un «Hello» souriant. Les touristes effectuant le trajet en tuk tuk ou à moto, eux, tracent leur chemin sans être salués.

On se sent bien sur notre vélo, en tendant l’oreille, on peut deviner les oiseaux cachés dans les arbres, on entend les gens discuter entre eux, on prend le temps de regarder les autres, le paysage, on s’arrête photographier une vache, un enfant qui nous souri, on fait la course avec d’autres qui partent à l’école.

Le sourire des enfants à vélo

Tout cela paraissant tellement naturel, on se demande comment fait-on, en France, pour s’ignorer, se zieuter de haut en bas ? Et là, perdu au fond de la campagne de Battambang, on ressent les bienfaits du sourire, celui que tu donnes, et celui que tu reçois, qui te donne des frissons tellement il est mignon.
Alors voilà, on pédale, et on le fait en souriant, même si on ne croise personne pendant un long moment, on est heureuses de cette humanité, simplement.

Alors que notre moral est déjà sur-boosté et qu’on s’arrête sur le bord de la route pour checker l’itinéraire, une dame, assise devant sa petite maison, en train de manger un morceau de pastèque nous fait signe. Nous nous approchons alors qu’elle découpe son fruit en quatre morceaux, un pour chacune d’entre nous. Après des éclats de rires échangés sans raison, elle nous demande où nous allons et nous fait comprendre qu’il nous reste encore 5km à pédaler.

Nous la remercions de nombreuses fois (Or-kun veut dire merci en cambodgien), et reprenons la route encore plus épanouies par cette rencontre.

Au Wat Banan, c’est donc très sereines que nous arrivons au pied des 360 marches qu’il nous faudra gravir pour admirer le temple et la vue qu’il nous offre.

Un beef Loklak dans l’estomac, nous repartons ensuite direction les Killing Cave, à 13 km de là.

C’est cette fois sur une route en terre et un peu poussiéreuse que nous engageons nos bolides lancés à 15km/h. Et toujours ces «hello», ces mains tendues qui disent bonjour et qui nous font du bien.

On pédale jusqu’à arriver devant un terrain de foot où des enfants en maillot courent après le ballon, sous l’oeil attentif d’une vache, qui broute sur le côté du stade comme on mangerait du pop corn au cinéma.

On s’engouffre ensuite sur le chemin qui mène aux Caves (Killing cave, Bat Cave, …).

Les Killing Caves

Les Killings Caves regroupent les grottes où les nombreuses victimes du régime de Pol Pot ont été exécutées, puis poussées dans ces immenses fosses qui se dressent devant nous.

Nous posons nos vélos à l’entrée du site. La balade en jeep semble le moyen le moins fatiguant pour atteindre le sommet de la montagne. Convaincues que l’ascension serait plus douloureuse à pied, nous optons pour le pick up. En réalité, le chemin est assez facile et rapide d’accès (comptez 20min).

La killing cave fait rejaillir à la surface ce même sentiment d’inconfort que nous avions éprouvé au killing field à Phnom Penh.

Par la suite, la jeep nous dépose au sommet de la montagne pour admirer la vue.

Dernière étape, la batcave ou la cave aux chauves souris. Cette attraction prisée par de nombreux touristes offre un ballet de millions de chauves souris sortant de leur grotte dès le coucher du soleil.

Après avoir admiré ce spectacle, nous décidons de rentrer à l’auberge.
Nous empruntons la nationale avec nos lampes frontales, prêtes à pédaler comme des cyclistes du tour de France.

Nous achevons cette journée sportive par un bon restaurant (oui nos efforts doivent être récompensés).

Coup de coeur : Le lonely tree café est un petit restaurant qui reverse la quasi-totalité de ses bénéfices à une association pour personnes handicapées. Au rez-de-chaussée, un petit magasin de fringues hyper sympa, où il nous aura fallut lutter pour ne pas craquer …  Bref, le lieu est très accueillant et sa carte très attrayante.

 

Infos pratiques : comptez 1$ pour la location d’un vélo à la journée, la même somme pour l’entrée du Wat Banan. Stationner nos vélos au pied des Caves nous coûtera aussi 1$.

 

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